Il était une fois, il y a bien
longtemps, une ville d'Allemagne du nom de Hamelin [...] Ses habitants
avaient tout pour y vivre heureux et la joie et la paix régnaient dans la
cité.
Un jour cependant, ou plutôt une nuit, une drôle de chose se produisit.
Des rats, venus d'on ne sait où, envahirent la ville : il y en avait des
centaines, des milliers, des millions peut-être. Et lorsqu'au matin les
habitants de Hamelin se réveillèrent, ils durent se rendre à l'évidence : les
rats s'étaient infiltrés partout [...] En peu de temps, toute la ville fut infestée.
Le bourgmestre rassembla les
notables et ils envisagèrent les moyens de se débarrasser de cette terrible
engeance. Ils firent venir des chats, qui se lancèrent à la poursuite des
rongeurs. Ils disposèrent des pièges et des souricières. Ils semaient de la mort-aux-rats et des grains
empoisonnés. Peine perdue, rien n'y fit. Le
fléau persistait, et les rats se multipliaient.
Un beau jour, un troubadour
passa la porte de la ville. Il était maigre, tout de vert vêtu et il portait
une besaces en bandoulière. Il se présenta à l'hôtel de ville où il demanda à
parler au bourgmestre. Celui-ci le regarda d'abord d'un air soupçonneux. Mais
lorsque le jeune homme lui annonça qu'il pouvait, à lui seul, débarrasser la
ville de tous les rats, il le considéra d'un tout autre œil.
- Comment, vous pourriez faire cela ? Et tout seul ?
- Parfaitement. Mais pour ce travail, je veux recevoir mille écus d'or.
- Si vous réussissez, c’est un million qu'il faudra vous donner ! s'exclama
le bourgmestre.
- Mille écus suffiront, dit l'étranger. Faites-les préparer. Je passerai les prendre dès que les rats auront
quitté la ville. Et il redescendit l'escalier, sous les yeux du bourgmestre
médusé.
Puis il se dirigea vers la
grande place, sortit une petite flûte de bois noir de sa gibecière, la porta
à ses lèvres et commença à jouer... Il en tirait tout en marchant une musique
étrange, envoûtante et d'une grande tristesse. A peine avait-il émis quelques
sons, que l'on vit arriver, de tous les coins et recoins de la ville, des
centaines de rats qui se mirent à trotter derrière le joueur de flûte. [...]
Le joueur de flûte parcourut
ainsi toute la ville. Il passa par toutes les rues, ruelles, impasses, en
n'oubliant aucun passage. Enfin, lorsque tous les rats furent rassemblés en
un cortège sans fin derrière lui, il prit le chemin de la rivière. Sur le
rivage, il s'arrêta, mais il continua à jouer de son instrument, et les rats
se précipitèrent dans l'eau. Ils se noyèrent tous jusqu'au dernier. Il n'y
avait plus aucun rat dans la ville de Hamelin.
Alors le mystérieux musicien
retourna à l'hôtel de ville pour recevoir ses pièces d'or.
Mais là, un drôle d'accueil l'attendait.
-Comment ? Mille pièces d'or !
Pour une petite musique ? s'exclama le bourgmestre. Mais tu es fou, ma parole
! Je peux te donner tout au
plus cent écus, et encore, estime-toi heureux!
- Ce n'est pas ce qui était
convenu entre nous, dit le joueur de flûte d'une voix calme. Vous m'aviez
promis mille écus ...
- Eh bien, écoute, tu en auras
cent. Et c'est bien assez...
Maintenant, va-t'en!
- Puisque c'est ainsi, je ne veux rien, mais vous allez le regretter...
Il tourna les talons et quitta l'hôtel de ville. Une fois dans la rue, il
prit sa flûte et commença à jouer un air joyeux.
Et cette fois, ce fut tous les
enfants de la ville de Hamelin qui le suivirent par les rues et les ruelles.
Les petits, les grands, les moins grands... Il en venait de toutes parts, qui
se joignaient au cortège, et rien, ni personne ne put retenir un seul enfant.
Alors le joueur de flûte quitta
la ville et tous les enfants le suivirent.
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